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Iouri Dombrovski, « La Faculté de l’Inutile »

  • dutheilanne
  • 9 mai 2024
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 10 nov. 2024



Iouri Dombrovski, « La Faculté de l’Inutile »
Iouri Dombrovski, « La Faculté de l’Inutile »

Iouri Dombrovski, La Faculté de l’Inutile, traduit du russe par Dmitri Sesemann. Préface de Jean Cathala, éditions Albin Michel, collection « Les Grandes Traductions », 1979 ; 450 p. ISBN : 2-226-00674 - 5.

Réf. AA016 (état correct)

Poids : 566 g.


4e de couverture


Dombrovski a vécu presque la moitié de son existence dans les prisons et les bagnes staliniens quand il s’attelle à La Faculté de l’Inutile. Un roman insolite et profond, Le Conservateur des Antiquités, venait de le rendre célèbre. Il se retire du monde pour écrire ce livre où il veut communiquer l’expérience et les réflexions de toute une vie. Il va y consacrer plus de dix ans.

Le manuscrit achevé attend dans des planques sûres : un jour, peut-être, les temps changeront ; il pourra être publié. Mais le KGB sait forcer les tiroirs les plus secrets, et l’œuvre, alors, sera anéantie. Mais les années fuient, et l’auteur va entrer dans sa soixante-dixième année. Comme on lance une bouteille à la mer, il se résout à faire sortir des frontières ce livre testament. Il meurt sans l’avoir vu paraître.

Or c’est un très grand livre. Sur un argument qui fut du vécu – sa deuxième arrestation à Alma-Ata – en 1937, Dombrovski a bâti une œuvre monumentale : un panorama de l’univers carcéral et concentrationnaire, qui montre aussi l’appareil de répression policière dans son fonctionnement quotidien ; la fresque d’une société schizophrénique, pourrie par l’idolâtrie et par la délation ; une analyse du stalinisme en tant que destruction des valeurs multimillénaires de la culture ; et une leçon de délivrance à partir d’une méditation poignante sur la Passion du Christ. Roman de l’horreur et du pardon, roman rigoureusement historique où Jésus a même réalité que Staline, ses victimes et leurs bourreaux, roman de la misère et de la grandeur du roseau pensant, La Faculté de l’Inutile a une résonance universelle. Par le miracle d’une écriture qui oblige à participer, un enfer d’il y a plus de quarante ans cesse d’être celui des autres pour concerner tous les hommes d’aujourd’hui dans toutes les nations.

Parmi les œuvres suscitées par la terreur qu’on appelle stalinienne, La Faculté de l’Inutile est sans doute le chef-d’œuvre qui résistera à l’érosion du temps.


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