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Iouri Dombrovski, « Le singe vient réclamer son crâne »

  • dutheilanne
  • 21 mars 2024
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 10 nov. 2024


Iouri Dombrovski « Le singe vient réclamer son crâne »
Iouri Dombrovski « Le singe vient réclamer son crâne »

Iouri Dombrovski, Le singe vient réclamer son crâne, traduit du russe par Dimitri Sesemann, préface d’Hélène Châtelain, éd. Verdier, coll. « Slovo », 1991. 408 pages.

Réf. AA013 (état correct)

Poids : 453 g.


4e de couverture


« J’ai commencé à écrire ce roman à l’automne de l’année 1943, sur un lit d’hôpital, n’ayant en ma possession qu’un unique cahier d’écolier dont m’avait fait cadeau le médecin… »

L’auteur de ces lignes, Iouri Dombrovski, écrivain, historien anthropologue, archéologue, poète, juif, tzigane, russe et polonais a trente-six ans. Il sort de quatre ans de camp sibérien.

Ce roman, son premier texte achevé, déjoue toutes les attentes. Car en pleine guerre patriotique, au fond du Kazakhstan, il invente un pays ressemblant à une France possible que les nazis occupent, il invente une famille ordinaire où des humanistes résistent, d’autres trahissent, il invente des officiers nazis falsifiant des fossiles pour rester crédibles, il invente un monde redevenant primate. Il invente tout. Mais, en 1949, son roman sera qualifié de « cosmopolite fasciste », et son auteur renvoyé pour dix ans en Sibérie. À son retour, les revenants des camps sont des hommes en trop, qui n’auraient jamais dû réapparaître. Alors, en 58, il reprend son roman et se remet à inventer. Il invente un prologue, une Europe de guerre froide où l’anticommunisme est militant, il invente que d’anciens collaborateurs reviennent fonder des journaux de gauche. Et que d’anciens tortionnaires resurgissent, en ville, et se promènent dans les rues comme s’ils n’étaient jamais partis…

Roman policier, politique-fiction, conte philosophique, métaphore superbement baroque, ce roman ne ressemble à aucun autre. Il ressemble à son auteur, qui deviendra l’écrivain le « plus visionnaire », peut-être, du monde totalitaire, lui que dans le camp, on appelait Don Quichotte, parce qu’il avait des bras immenses en ailes de moulin.


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