Iouri Kazakov, « La belle vie »
- dutheilanne
- 21 août 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 nov. 2024

Iouri Kazakov, La belle vie, traduit du russe par Lily Denis, éditions Gallimard NRF, collection « Littératures soviétiques », 1964 ; 206 p. ; ISBN : (non visible).
Réf. AA047 (état correct)
Poids : 256 g.
4e de couverture
Le grand et encore récent succès de La petite gare nous évite de redonner ici la biographie de Iouri Kazakov, né en 1926, etc. La belle vie est le complément et le développement de l’art de la nouvelle qui s’esquisse avec le premier volume. À nouveau nous retrouverons le Grand Nord, les voyageurs, pêcheurs et chasseurs, qui sont le décor et les personnages familiers de Kazakov. Peut-être ici, pourtant, un thème presque partout abordé, – l’homme seul, un instant qui entrevoit le bonheur, au cours d’un voyage, avec une femme pourtant qu’il abandonnera, –semble se faire le fond de ces “histoires de rien” dont l’auteur a le secret. Si bien qu’une fois, – et c’est à la dernière nouvelle de ce recueil, – il reprendra cette pièce tant de fois esquissée, et cette fois la femme est à son tour venue rejoindre l’homme, de son pays du Nord, au bord de l’Oka, dans la Russie centrale, le récit est à la première personne… la jeune femme ne retournera plus sur les bords de la mer Blanche.
Dans l’une des nouvelles, Adam et Ève, c’est un peintre qui parle, et peut-être que sous la couleur de l’esthétique (il n’aime guère l’art officiel du pays) il traduit une pensée secrète de l’auteur : “… eux, s’ils parlent de l’Homme, ça ne peut être qu’avec un H majuscule, leur regard extra-lucide ne peut considérer que l’homme dans son ensemble, la nation entière, des millénaires d’histoire, le cosmos ! L’homme seul, ils n’y pensent pas, il faut leur en servir des millions…”, etc. Et par là on peut juger de cette volonté, chez Kazakov, à montrer comme personne, précisément, l’homme seul.
Mais le vrai héros de tout ce qu’il écrit, n’est-ce pas la Russie ? Son romantisme, ses paysages, ses parfums. Il fallait bien pour le souligner encore, au milieu de tous ces récits merveilleusement contemporains, une seule histoire historique : et c’est La Sonnerie du Bréguet, qui est une journée de Lermontov, un jour de 1837, dont il ne faut ici rien dire, pour vous en laisser le tremblement.



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